Projet de Gestion Intégrée des Ecosystèmes dans quatre paysages représentatifs du Sénégal (PGIES)
- Chef de l'Unité Locale du Projet du Parc National du Delta du Saloum (ULP PNDS)
2003 - 2012
Le Projet a permis, dans le site d’intervention du Parc National du Delta du Saloum (PNDS), la mise en place d’un environnement plus favorable à l’articulation des actions de développement et de conservation de la biodiversité, d’adaptation aux changements climatiques, de gestion durable des terres, dans les systèmes de production, grâce à la levée de barrières techniques, organisationnelles et institutionnelles. Cette levée de barrières s’est concrétisée par la restitution de la propriété et des responsabilités sur les ressources naturelles des terroirs villageois, notamment, par l’avènement de 09 Réserves Naturelles Communautaires (RNC), créées par délibération des conseils ruraux dont une par le conseil communal de Sokone, au profit de groupes de villages concernés par le même espace (42 au total). Les comités villageois de développement, mis en place à cet effet, en assurent la gestion à travers la mise en œuvre des plans d’aménagement et des chartes locales de bonne gestion, qui régulent l’accès aux biens et services de ces écosystèmes.
La phase 2, en cours, a permis de démontrer et de développer dans le site du PNDS ce modèle de Conservation Intégrée au Développement (CID) autour des principales Aires Protégées (Parc National du Delta du Saloum, complexe forêts classées Patako et Baria) grâce à la délibération de 9 Réserves Naturelles Communautaires (RNC) d’une superficie de plus de 3537,29 hectares, dont les 8 ont des plans d’aménagement en cours de mise en œuvre par 2 Comités Inter Villageois de Développement (CIVD)formels. Seule la dernière née RNC de Sokone est en cours d’élaboration.
L’accent a été également mis sur :
• le renforcement des capacités par la formation et la mise en œuvre de mécanismes de promotion de moyens d’existence durables, à travers la mutuelle environnementale d’épargne et de crédit de la RNC du Delta du Saloum, pour le financement des porteurs de projets individuels et collectifs ;
• le pilotage du processus de synergie des structures d’intervention dans la zone du PNDS pour l’harmonisation de la compréhension commune des concepts et fonctions de réserves de Biosphère. Cette synergie a abouti à l’adoption d’un zonage de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum avec cartographie à l’appui qui matérialise les trois aires principales ;
• les espèces endémiques (c'est-à-dire qui n’existent qu’au Sénégal) et menacées. Sur les 31 espèces reconnues endémiques du Sénégal, 21 ont été retrouvées et désormais protégées par le code forestier. Parmi elles une espèce semi-endémique, Ficus dicranostyla, associée à d’autres fortement menacées de disparition font l’objet d’une démultiplication dans les RNC et les pépinières communautaires et sont vulgarisées à travers la diffusion de posters, de dépliants, d’herbiers numériques et sur internet;
• la mise en œuvre d’un important programme de diffusion de foyers améliorés et d’économie d’énergie, par la formation des artisans et l’équipement des ménages (3390 confectionnés et en cours d'utilisation).
Dans le domaine de la séquestration des gaz à effets de serre, l’analyse de la densité des tiges dans l’ensemble des RNC renseigne que le nombre de tiges à l’ha a pratiquement augmenté de façon globale entre les deux inventaires de la végétation de savanes de 2005 et 2009 passant de 305 tiges/ha à 398 (31%) pour la RNC de Missirah, de 323 tiges/ha à 497 (soit 54%) pour la RNC de Néma Bah, pour ne citer que celles là.
Dans le domaine de la gestion durable des terres (GDT), le projet a assisté les communautés à la maitrise et à la mise en œuvre à grande échelle, d’actions concrètes qui se résument au niveau du site du PNDS par (i), la récupération/valorisation des terres salées et/ou soumises à l'érosion hydrique par la mise en place de diguettes, de banquettes et de micro barrages (875ha de terres agricoles récupérées et valorisées), l'agroforesterie (2158ha associant arachide/mil et anacardiers), (ii) la démonstration d'un modèle communautaire de gestion intégrée des formations de mangrove ( 1882ha régénérés, 100 ruches et 3 parcs ostréicol