Boukr ZAKARIAOU BOUKAR

Je suis un fonctionnaire retraité, ayant travaillé pendant 30 pour l'élevage au Cameroun. Mais né dans une petite localité située à la lisière du Parc National de Waza (situé au Nord Cameroun), j'ai été marqué par la quasi-disparition de la faune de mon village, Petté. J'ai vécu diverses années de sécheresse qui ont poussé les animaux sauvages à entrer dans mon village pour chercher de l'eau. Il est vrai que la faune faisait partie de mon enfance: au pâturage il y avait plus d'animaux sauvages que nos moutons, chèvres et boeufsréunis.
Juste au début des années 60, un certain chasseur nommé AMINAMI, venu du Nigeria a abattu la faune par dizaines avec un fusil traditionnel chaque nuit. Après quelques années, ce chasseur a disparu mais la faune s'était déjà éloignée. Les giraffes, antiloppes et autres grands animaux se faisaient rares. Vers les années 2000, des bandit-chasseurs lourdement armés venaient, dit-on, avec des véhicules, abattre la faune et avant de repartir.
Aujourd'hui, ce Parc n'est que l'ombre de lui-même. Mes enfants sont allés en vacances au village en 2011, ils ont vu des écureuils, des singes, des serpents non venimeux et c'était un exploit pour eux. Mais, ce n'est pas le seul problème de mon village: en effet, il y avait une fotêt savanière dans toute la contrée; on pouvait construire sa case naturelle avec du bois local, des cases "bio", on pouvait manger ou recolter des fruits sauvages et... Mais une grande agglomération, MAROUA, consommant beaucoup de bois de chauffe a décimé la quasi-totalité de notre forêt. Que sera mon village dans 20 ans si les choses continuent dans le même sens. Ma formation d'Ingénieur des Travaux d'Agriculture ne m'a permis ni d'empêcher le cours des évements, ni de trouver une solution aux multiples problèmes que vivent les paysans de PETTE aujoud'hui.
La suite demain Incha Allah