Il n'y a pas de femmes qui ne naissent pas esclaves
la sourate du malheur infini
Il n'y a pas de femmes qui ne naissent pas esclaves
Et les hommes , et les hommes , esclaves illusoires, servant parfois de femmes
Pourrait le dire la mémoire de nos mères
même la folie ne nous préserve de rien, ne nous met à l'abri du rien
Là un homme souffre, là une femme échoue
Içi où une femme souffre, un homme a échoué
Il n'y a pas de femmes qui ne naissent pas esclaves
Et les hommes , et les hommes , esclaves illusoires, servant parfois de femmes
j'ai parcouru ma vie en cherchant les raisons
en déraison de mes mots ensanglantés, de mes maux accumulés
j'ai pourtant apprit à lisser ma jupe les deux mains biens à plat,
j'ai pourtant appris à poser pour le photographe
profil carné ou de secrets ou de riens
Il n'y a pas de femmes qui ne naissent pas esclaves
Et les hommes , et les hommes , esclaves illusoires, servant parfois de femmes
j'ai parcouru ma vie en cherchant, en fouillant
dans le pli de chemises d'hommes, de blousons d'hommes
en déraison une place ou poser mes lèvres
ou diminuer ma taille pour y agrafer mon cœur
ou arrondir mon ventre pour crever l'impossible hymen
ou gainer mes jambes autours d'un verre
ou danser autours de mon hymen
Il n'y a pas de femmes qui ne naissent pas esclaves
Et les hommes , et les hommes , esclaves illusoires, servant parfois de femmes
avec ou sans dieu, une âme comme un fruit précieux
c'est la sourate , le verset intime, le vers au dieu des hommes qu'elle attend
meurtri par ceux qu'elle enfante , illuminé par ceux qu'elle pose en elle,
fermée par l'enfant qu'elle était, orphelin des destins qu'elle effleure ,
cannibale consenti au fruit que ses jambes mêmes repliées ne protège
le baiser à l' autre qui sera un homme peut être le sien,
le coup reçu ou esquivé de ce cri au dieu des hommes que l'on aime,
ce cri arraché au creux du lit ,ce cri arraché à une cabane,ce cri arraché à une cave,
ce cri arraché à un champs de sang et de batailles d'hommes en armes ou sans armes
que le verset offert des femmes au malheur infini
Il n'y a pas de femmes qui ne naissent pas esclaves
Et les hommes , et les hommes , esclaves illusoires, servant parfois de femmes
Ce fil rouge qui conduit notre âme à choisir le plus petit des choix
au développement de notre intelligence, de notre libre arbitre, de notre vers
au dieu du féminin, épuisées par la paresse, épuisées à la tache, épuisées par la soumission
épuisées par le renoncement de notre bouche
écho de toutes ces bouches qui recherchent, qui trouvent la paresse nécessaire
à cet oubli dans nos prières avec ou sans dieu de nos premiers pas vers notre humanité en nous
Il n'y a pas de femmes qui ne naissent pas esclaves
Et les hommes , et les hommes , esclaves illusoires, servant parfois de femmes
Aujourd'hui vient le jour, l'âge que nous donne l'histoire, que nous dicte l'histoire
enterrerons nous toutes
brulerons nous toutes
la jeune fille, l'enfant qui se perdit
en autant de violences qu'elle aurait pu avoir de destins.
C'est la sourate du malheur infiniment profond qui perdit la vie infinie de la petite
fille en nous.
Je prends ses cendres entre mes mains et verse à son destin cette sourate
du malheur infini qui me la fit oublier sur la route
Je prends ses cendres entre mes mains et verse à son destin cette prière du
malheur infini traversée de joies , de meurtrissures
je me plie pour mieux me déplier.
Je dévoile à mon voile mon corps caché
je prends ses cendres entre mes mains et enfin dévoilée, je meurs
salva mujero 2013
Mes compétences :
Presse
Pas de formation renseignée