Pourquoi une sociologie de la nature ?
Les représentations de la nature sont des formes de décodage de la réalité qui ont des origines diverses et des raisons multiples d’exister. Même si elles renvoient à des ontologies ou à des conceptions différentes de la société (et du civisme), les raisons de leur persistance sont presque toujours légitimes.
Protéger la nature avec sagesse demande donc de rechercher des points communs et des accords entre toutes les représentations de la nature (et de sa protection) en impliquant tous les acteurs concernés. Il est donc toujours un peu risqué de seulement chercher à faire accepter, avec ou sans diplomatie, une politique protectionniste issue d’une représentation incontestable de la nature certifiée conforme par des théories scientifiques qui auront pourtant de fortes chances de changer selon les paradigmes et de montrer leurs limites dans quelques années. (Cf. le commandant Cousteau qui, en toute bonne foi de ses certitudes du moment, a donné une caution scientifique au déversement des « boues rouges » en Méditerranée en oubliant de prendre en compte leurs effets néfastes sur certains organismes marins (oursins, plancton, etc.).
La participation d’un sociologue de la nature à une action de protection de la nature permet donc de mieux appréhender les différentes représentations de la nature susceptibles de rentrer en conflit sur un espace, de faire se rejoindre les points de vue des acteurs impliqués et d’élaborer les compromis les plus efficaces en matière de protection de la nature.