Cabinet medical
- Medecin generaliste
1988 - maintenant
Je me suis intéressé d'emblée par la médecine générale (la pédiatrie m'aurait convenu pour son approche globale). J'ai entrepris la médecine après avoir entrevu au cours du secondaire l'extraordinaire complexité du vivant, et peut être aussi grâce à la rencontre avec un ou deux médecins qui semblaient m'avoir compris, et fourni des outils pour aller de l'avant.
J'ai depuis le début la conviction que nous ne sommes pas là pour faire entrer nos semblables dans un cadre rigide dont ils ne veulent pas, ni faire semblant de les soigner en se référant à des recommandations venues "d'en haut", auxquelles je ne crois guère.
J'ai beaucoup de mal avec les institutions hospitalières quand elles deviennent des usines à traitements, irradient et "chimiothérapient" jusqu'à la fin, au mépris de l'individu qu'elles prétendent soigner, au nom de protocoles absurdes.
Il y a une douzaine d'années, j'avais l'intuition que ma manière de soigner ne correspondait pas à ce que j'avais spontanément envie de faire, et me dépatouillais en soignant avec ce que j'étais.
J'ai découvert au hasard d'un rayonnage de la Fnac Montparnasse un livre de Dominique MEGGLE, (ayant trait à l'hypnose ericksonienne), psychiatre a l'hôpital maritime de Cherbourg, que j'avais eu comme correspondant sans savoir ce qu'il faisait. Cela a été une révélation, en tant que technique de communication, d'outil permettant aux patients d'oser le changement pour une meilleure intégration dans leur environnement humain, d'utilisation des symptômes comme vecteur de changement, en les acceptant sans esprit de jugement (attitude de l'anthropologue).
L'un des aspects est de distinguer quand nous sommes en état de conscience critique, d'un état de conscience hypnotique (focalisé sur une émotion, un symptôme, une maladie) et d'avoir une approche adaptée, d'être en phase.
Je ressens profondément que si certains d'entre nous trouvent de véritables réponses et solutions à leurs problèmes existentiels, nombreux sont ceux qui sont dans la fuite, font semblant, enfilent des costumes qui ne leurs conviennent pas, adoptent des attitudes qui ne leur correspondent pas etc...et se mettent en danger.
Alors je me dis que notre rôle est en partie de permettre à ceux qui sont dans cette impasse, d'ouvrir des portes jusqu'alors fermées, d'ouvrir des horizons, de servir de catalyseur, simplement en observant ce qu'ils expriment, en comprenant leur véritable demande sans se contenter du motif officiel de consultation.
J'ai travaillé, avec d'autres, à la création d'un registre des cancers de la Manche. L'un des objectifs était la tenue d'une journée médicale annuelle de cancérologie, de nature technique mais aussi une occasion de prendre du recul sur notre pratique, en terme de soins palliatifs et d'accompagnement, de revue critique des pratiques de soins, d'opposition au rouleau compresseur de certains services d'oncologie.
Je m'investis dans la formation médicale initiale, qui enrichit ma pratique par ce que m'apporte la jeune génération, et parce que je suis scandalisé par l'attitude des enseignants de chu qui utilisent les étudiants comme faire valoir ou esclaves de leurs services, à travers une relation d'autorité injustifiable. je ne comprends pas comment des étudiants qui vont de la 4ème à la 9ème année sont aussi mal formés.
Ma femme infirmière a développé des ateliers d'éducation thérapeutique qui sont d'un grand secours et ont permis à des patients dans l'impasse de retrouver un sens à leur vie, de remonter dans le train, de ne pas rester sur le quai.
Si j'ai des contacts de proximité avec des soignants, je suis à la recherche de solutions permettant de faire avancer des idées qui me sont chères.
J'adhère à l'idée de la médecine 2.0 en tant qu'outil.