Originaire de la banlieue parisienne, Xavier Thomen quitte sa cité « des chênes » pour poursuivre des études à l’École des Beaux-arts de Metz.
Installé dans une maison atelier à la lisière de la forêt en Lorraine, il puise dans son espace quotidien matériaux et inspiration.
Délaissant la seule peinture au profit d’installations foisonnantes, Xavier Thomen exploite sa vision du monde, fortement remise en question à la suite d’une crue destructrice de la rivière longeant sa maison.
La fabrication dans l’urgence de quelques radeaux de fortune destinés à recevoir les œuvres rescapées de son atelier inondé constitue aujourd’hui sous la forme des flotteurs terrestres ou des spectres un aspect récurrent de son travail.
La rupture engendrée par cette « catastrophe naturelle », dans le projet de l’artiste le propulse vers l’infiniment grand, soit la voûte céleste, vision qu’illustrent ses portraits tête de comète sur le vif ou ses constellations sorte d’hommage aux portulans et à la circum navigatio. Et curieusement, cet infiniment grand, au-delà de la transcendance, forme un abri, une sorte de matrice.
L’affaissement de plusieurs maisons de la commune voisine construites sur des galeries minières, le relogement précaire des habitants, se rajoute en surimpression au passé douloureux d’une difficile reconversion de cette région minière.
Utilisant abondamment, les débris métalliques encombrant sa maison et ses alentours, y ajoutant des morceaux de bois charriés par la rivière, Xavier Thomen oppose à cette fragilité de l’humain et de ses constructions tout un système de sauvetage.
Entre peinture, collage, sculpture et installation, il déploie ses planches de salut, ses flotteurs, ses tuteurs, ses passerelles ou encore, ses pilotis de métal et de bois, tranchés par des couleurs vernis et des surfaces dorées renvoyant tout autant à la lumière solaire qu’aux problématiques spécifiques du reflet et du miroir.
Barbara Bay,
Frac Alsace.
Mes compétences :
Art
Pas de formation renseignée