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Alain JUIGNET

LE MANS,ANGERS

En résumé

La boulange mène à tout ! Et ce mitron-là n’hésitera pas à élargir son périmètre professionnel et géographique. Alain Juignet, personnage de basse extraction — douzième enfant d’une fratrie de treize ­— va vite fuir le cercle familial et sa languide campagne sarthoise (Saint-Pierre-du-Lorouër) pour des contrées lointaines. Ici, nous n’en avons retenues que deux (pour notre centre d’intérêt sur le nucléaire), Mururoa et Tamouz.

Passée la boulange, une autre formation dans l’hôtellerie, à Vichy, aura tôt fait d’élargir ses champs professionnels, affectifs, artistiques (photo) et éducatifs. Des conférences du vulcanologue Aroun Tazieff et du documentariste Christian Zuber (1), connu pour ses émissions télévisées Caméra au poing et ses conférences à Connaissance du Monde, l’initient aussi à l’écologie balbutiante et l’ouvrent au monde.

Evidemment, Alain Juignet a arpenté bien d’autre lieux que ceux retenus dans notre chapeau. Il a baroudé dans de multiples points chauds ou pays fermés de la planète. Dans des « bases vie ». J’ignorais tout de cette expression qui recouvre la gestion et l’intendance, alimentaire pour l’essentiel, sur des villages temporaires à l’occasion de gros chantiers : sites miniers, plates-formes pétrolières, etc.

Nommé à Mururoa, c’est là qu’il sera amené à coudoyer les grands artificiers des forces militaires françaises jouant avec des allumettes peu ordinaires. Au cours de ses divers séjours, il assistera à quatorze explosions nucléaires souterraines (2), dont une à neutrons (essai Pylade, 22/03/1978, officiellement 1980). Des tirs allant de 5 à 150 kt, tous invariablement parfaits selon les autorités. Alain Juignet, lui, repère déjà des raisons d’en douter, d’où, sans doute, son engagement d’aujourd’hui (voir plus loin). Des documents récemment déclassifiés révèlent le silence et/ou la désinformation qui entouraient ces nombreux essais : pollutions atmosphérique, terrestre et marine, déstabilisation des lagons…

Plus tard, sur la « base vie » du chantier de l’aéroport de Bagdad (Saddam Hussein Airport), il assistera au déluge de bombes déversées par l’aviation israélienne le 7 juin 1981 sur la centrale nucléaire voisine de Tamouz, en Irak, et aux ripostes de la DCA de ce pays. A distance, certes, quatre kilomètres à vol d’oiseau. Mais, mieux valait ne pas être au cœur de cette opération baptisée Opéra. Cette centrale, nommée Osirak (3) — cyniquement appelée Ô-Chirac par les israéliens et la presse francophone —, n’était pas encore chargée en combustible mais l’intensité du pilonnage avait de quoi sidérer la population environnante et, partant, de redouter l’instabilité de la région. Paradoxe, Israël était (est) elle-même détentrice de nombreuses charges nucléaires produites à la centrale de Dimona, au sud du pays (4). Une centrale construite (elle aussi) à partir de technologies fournies par la France.

C’est Ouest-France qui nous a révélés cet instable quidam à la santé fragile qui survivra néanmoins à un piqûre létale d’une « sorcière velue » (araignée) survenue au Congo mais soignée en France. Notre curiosité s’est évidemment dirigée vers son livre.

On peut passer à côté de la vie et de l’œuvre d’Alain Juignet. Nous, nous espérons bien sûr le rencontrer un jour !

Boulanger de l’extrême, publié aux éditions Persée (140 pages, 16,30 €).

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