PARIS
Anton est ce flâneur qui parcourt l’espace urbain pour en saisir l’effervescence qu’on dit habitée les villes. Pourtant, guidé par la lumière et le hasard des rencontres, il photographie des passants anonymes dans des instants fugaces, de suspens, d’absence aux autres et à eux-mêmes. L’attention est portée sur les glissements d’attitudes. Aucune anecdote ne vient perturber ces moments de passages, de transition d’un état corporel à un autre. La ville arpentée semble s’abstraire, tant les images sont dépourvues d’éléments identifiables, pas de panneaux signalétiques ou publicitaires, ni de monuments touristiques à reconnaître, permettant de contextualiser les figures. La densité du noir, arrière plan sur lequel s’inscrivent ces situations ténues, accentue cette désorientation du regard et contribue telle une surface d’inscription à la projection des pensées du spectateur. A ces visages et corps ordinaires viennent s’ajouter, tels des contrepoints rythmiques, des images énigmatiques peuplées de tracés, de gouttes, de cercles, expansions grouillantes, dynamiques et instables. Le fond noir estompe les limites entre ces deux mondes, celui diurne, urbain, et cet espace abstrait qui fait alterner vision microscopique et macroscopique. Jeu de dialogue, de court-circuit, les photographies ainsi réunies invitent à la déambulation du regard, à une traversée qui se donne à lire dans une durée, un temps quasi-musical, enchaînant des plans cinématographiques sans montage, récit expérimental entre l’ici et le lointain.
Mes compétences :
Art
Adobe Photoshop