DANIEL SCHAUDER, UN PATRON DÉCHU... MAIS FIER DE REBONDIR
( Article paru dans les "Dernières Nouvelles d'Alsace" le 16/2/2011 )
Hier patron d’industrie, aujourd’hui formateur à l’AFPA (*) le Strasbourgeois Daniel Schauder, 59 ans, ne craint pas les défis. Jamais, ce diplômé de Sup de Co Reims n’aura baissé les bras, malgré les vicissitudes de la vie professionnelle.
Lycée Kléber, IUT à Colmar, école de commerce, un premier job de contrôleur de gestion à Lyon dans une PME de l’électromécanique pendant trois ans, un second à Colmar au sein de la Cotonnière d’Alsace où il restera deux décennies et dont il a dirigé la Manufacture d’impression de Sainte-Marie-aux-Mines, une usine de 110 personnes.
APPROCHE MÉTHODIQUE
Son parcours paraissait tout tracé, du moins en apparence. Car la crise du textile a fini par balayer le groupe au tournant de l’an 2000. Volontariste, Schauder avait alors monté une SARL pour sauver une partie de l’activité, mais en vain.
Et le voilà, à 49 ans, en quête d’un nouveau job. « Mon profil, en gros, était celui d’un secrétaire général, d’un manager généraliste, d’un numéro 2 ». Son approche est méthodique : bilan de compétence, définition d’une nouvelle orientation : « J’ai toujours été attiré par le médico-social et je suis mobile ».
LE RÉSEAU, QUEL RÉSEAU ?
En moins de quatre mois, il décroche une poste de directeur de maison de retraite dans la région de Mulhouse et y restera six ans, jusqu’au changement de président de l’association gestionnaire qui veut placer son manager à lui.
Pas de panique. Très vite, il rebondit, cette fois à Holtzheim où il s’occupe des derniers aménagements et de l’ouverture d’une maison de retraite, avant d’en prendre la direction pendant quelques mois, le temps qu’une infirmière qui était en concurrence sur le poste prenne le relais. « Pas de soucis, c’était un départ à l’amiable. Sauf qu’après, la galère a commencé.
Certes, Daniel Schauder continuait à se lever à 6h30, à organiser en matinée sa stratégie de recherche d’emploi : candidatures spontanées, réponses à des offres, inscription dans des cabinets de recrutement et de chasseurs de tête…
« J’utilisais à fond mon réseau de connaissances au départ, mais après trois mois le réseau était mort, tout au plus avais-je droit à un peu de compassion » lâche-t-il.
« Si on se laisse aller, on descend vite, alors il faut s’accrocher, coûte que coûte », dit-il. Ce qu’il a fait. Il savait qu’il avait trois ans d’indemnisation devant lui pour réussir à se recaser.
LE TEMPS PASSE VITE
Mais le temps passe très vite, avec ses… désillusions. Aujourd’hui, il termine un CDD de deux mois et demi à l’AFPA comme formateur dans la préparation d’adultes au diplôme d’assistante de vie.
Et il a d’ores et déjà un nouveau CDD qui démarre lundi. En attendant la retraite, dans quatre ans…
Son message aux quinquas sur le carreau ? « Il faut sortir, faire aussi du bénévolat, fréquenter des associations comme Quinqua 67 pour y partager nos angoisses, mais aussi nos expériences. Et surtout, ne jamais perdre espoir et baisser les bras ».
Christian Lienhardt
(*) Association nationale pour la formation professionnelle des adultes
Mes compétences :
Médico-social
Médicosocial
Retraite