Après avoir peint pendant quelques années sans que ce moyen d’expression ne se soit jamais imposé à moi comme une évidence, le tissu, le fil et l’aiguille ont, peut-être par atavisme, remplacé la toile, la couleur et le pinceau.
De tous temps et en tous lieux la femme s’est adonnée aux travaux d’aiguille, essentiellement dans le cadre domestique, comme simple passe - temps, à des fins utilitaires, ou pour affirmer son appartenance à un groupe.
Ainsi, elles furent nombreuses en Provence à pousser la mèche de coton afin d’obtenir ces magnifiques broderies en relief connues sous le nom de « BOUTIS » pour confectionner jupons, courtes-pointes et autres pétassoun.
La découverte de ses superbes réalisations fut pour moi une révélation et alors que je pratiquais d’autres activités textiles, le boutis a doucement mais sûrement envahi tout mon univers créatif.
Il me fallu alors, avec patience et minutie, me former à ce travail de la main qui était devenu mon unique moyen d’expression et mon apprentissage se fit bien évidemment au travers de l’iconographie provençale traditionnelle.
Puis j’eus rapidement besoin de créer mes propres compositions, allant vers des sujets notamment inspirés par l’Asie, en sculptant littéralement le tissu jusqu’à obtenir de véritables bas-reliefs.
Actuellement mon activité se divise en 2 parties :
1- Création de modèles (déco et accessoires de mode) pour loisirs créatifs et édition (livres, revues). Voir :Array
2- Art textile : réalisation de pièces plus personnelles (panneaux muraux) dans lesquelles j’utilise différentes techniques liées au fil mais dans lesquelles le boutis a toujours une grande place.
Mon cheminement personnel m’a ainsi amené à détourner le geste ancestral de la main et de l’aiguille pour élargir mon horizon féminin.
Il ne s’agit plus là d’un simple savoir-faire artisanal mais d’une technique sortie de son contexte historique et géographique et mise au service d’une expression personnelle contemporaine qui va jusqu’à l’abstraction. Voir :Array
Un peu de technique :
Attention, il y a boutis et BOUTIS !!!
Les boutis actuellement vendus dans nos boutiques de décoration, catalogues de VPC et autres grandes surfaces ne sont en fait que de simples couvertures matelassées fabriquées grâce à une technique beaucoup plus simple (les 3 épaisseurs de tissu qui forment la pièce sont piquées en même temps) et qui donne beaucoup moins de relief à l’ouvrage.
Il y a là usurpation d’identité !
Pour réaliser un vrai BOUTIS provençale il vous faut tout d’abord piquer (à la main) vos deux tissus ensemble en suivant le tracé du dessin.
Quand l’ouvrage est entièrement piqué, vous pouvez afin procéder au rembourrage pour donner le relief désiré.
Il faut pour cela retourner le travail sur l’envers puis, à la base de chaque motif et à l’ aide d’un bâtonnet de buis, d’une pince à écharde, ou d’une épingle, il s’agit d’écarter la trame du tissu sans casser les fibres, cela afin d’obtenir un petit trou.
On peut ainsi faire pénétrer des mèches de coton entre les deux épaisseurs de tissu.
Dés qu’un élément de décors est ainsi mis en relief on peut refermer le trou en replaçant les fils de chaîne et de trame dans leur position initiale à l’ aide d’une aiguille et procéder ainsi pour l’ensemble de l’ouvrage qui va devenir un véritable bas-relief.
Personnellement je me suis un peu affranchie de cette technique traditionnelle, notamment en utilisant parfois la machine à coudre, en travaillant sur de la soie sauvage de couleur alors que les boutis anciens sont généralement en batiste blanche, en trouvant des thèmes d’inspiration plus variés et plus en adéquation avec les tendances décoratives actuelles et enfin en ne craignant pas de mélanger des techniques et des matériaux différents.
J’ai également utiliser cette technique pour réaliser des colliers dans lesquels je marie la soie et les pierres semi-précieuses.
Mes compétences :
Art
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Création Textile
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Loisirs créatifs
Textile