Dès mes premières années d’études à l’École des beaux-arts de Paris, j’ai cherché à me cogner au réel en me faisant vivre des expériences en dehors du monde de l’art, façon d’éprouver le désir artiste et de circonscrire le terrain qui est le mien. Attitude qui ne relève en aucun cas d’une stratégie, mais plutôt d’une « économie poétique » , telle que Robert Filliou l’a définie. Aussi n’ai-je cessé depuis de me déplacer dans des contrées apparemment hostiles où j’ai tenté de saisir la « force diagonale », sans pour autant revendiquer le statut artiste et réclamer à tout prix une reconnaissance quelconque. Il me semble alors que l’art se fomente en dehors du monde de l’art et exige autant une capacité de résistance au temps économique qu’une exigence intérieure quant au combat à mener avec soi-même et le monde extérieur. Une expérience de la discrétion telle que l’esquisse le philosophe Pierre Zaoui dans son récent essai : « glisser subrepticement des êtres et des choses vers les relations qu’ils produisent ».
Mes compétences :
Conception-rédaction