A l age de 16 ans...c’était un saut dans l’inconnu et la découverte d’un métier qui deviendra la grande affaire de sa vie. …Un tapissier etait né.
Il entrera au Mobilier National en 1999...opérant dans les ministères et à la présidence de la République, un environnement qui exige « un niveau très élevé d’exigence » une discrétion et une probité à toute épreuve.
Jérôme plongera encore plus au cœur de la « première maison de France » lorsqu’il sera détaché à l’Élysée pour préparer les conseil des ministres, les déjeuners, les cocktails, les dîners et les réceptions aux côté de ses collègues maîtres d’hôtel, majordomes, cuisiniers, sommeliers, lingères, argentiers, fleuristes, jardiniers… une organisation républicaine sur laquelle flotte cependant comme un petit parfum d’Ancien Régime.
En atelier, le travail d’un tapissier-garnisseur consiste à entretenir le mobilier utilisé quotidiennement dans les bureaux et les pièces des bâtiments officiels.
En 2007 Jérôme Lebouc décide de changer d’horizon et demande sa mutation à Versailles.
Pour lui c’est un retour vers les racines historiques de son métier et la découverte d’une nouvelle liberté.
Celle de faire travailler son intuition, son sens artistique et d’interpréter le plus fidèlement possible les sources.
Le défi qui se pose est de faire revivre le meuble en utilisant les techniques et les matières originales.
La récente intervention sur le somptueux fauteuil livré en 1755 pour Madame de Pompadour dans son château de Crécy a donné à Jérôme Lebouc l’occasion produire, comme il le dit, un objet « qui fonctionne », de donner naissance à un tout harmonieux où structure, sculptures et tissus vivent le même mouvement.
Les volumes du dossier et de l’assise sont obtenus grâce à une garniture en crin de cheval, « un matériau aérien », que le tapissier sculpte et emballe de toile de chanvre pour façonner les volumes qui viennent habiller la menuiserie du siège… et lui donner l’aspect d’un fauteuil aux formes charnues et élégantes, où l’on a envie de s’asseoir.
Cette phase de modelage semble être la partie la plus sensuelle, et la plus difficile, celle où tout repose sur la qualité de la main.
Travailler dans un musée, c’est aussi la chance pour le tapissier de pouvoir aller le plus loin possible dans la recherche de la fidélité historique.
C’est cette proximité avec la structure interne du siège et sa matière qui fait dire à Jérôme « Quand je dis que je suis tapissier, ça fait partie de ce que je suis. C’est beaucoup plus qu’une fonction. »
L’intimité entre l’homme et l’objet, se développe aussi à l’ombre du secret.
Un signe de plus de l’union physique entre l’homme et son métier.
François Appas
Contenus rédactionnels
Direction de l’information et de la communication
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