J'étais étudiant en 1974 lorsque fut publié le décret numéro 74 112 portant création du diplôme d'État de psychomotricité. Avant ce décret, les psychomotriciens travaillaient avec un certificat de capacité en rééducation psychomotrice.
Lors de mes études, j'ai eu l'honneur d'assister aux conférences du professeur Ajuriaguera, qui est pour moi le père de la psychomotricité actuelle. Lors de ces conférences, le professeur Ajuriaguera définissait le cap de nos recherches, et orientait nos actions thérapeutiques.
Encadré par le Dr Masson, directrice de l'école de psychomotricité j'ai pu au cours de ma formation assister à de très nombreuses conférences ou travaux. Ainsi j'ai pu rencontrer Jean Berges et Marika Bounes, participer en tant que stagiaire à leur approche de la relaxation thérapeutique. Ce travail très particulier et d'avant-garde (cela remonte à plus de 40 ans) m'a profondément marqué et je repense encore aujourd'hui à cette approche thérapeutique originale. Par la suite, j'ai pu également bénéficier de l'apport de Michel Sapir qui se définissait comme un anarchiste conservateur ainsi que de celui de Mahmoud Sammi Ali.
Tous ces professionnels m'apportaient une ouverture énorme concernant l'abord psychomoteur.
Étudiant, il m’était parfois très difficile de pouvoir assimiler des approches très complexes et innovantes.
Le professeur Mahfoud BOUCEBCI a su au cours des deux années de travail éclaircir des questions complexes pour me permettre d'exercer mon métier de psychomotricien dans le centre « les oliviers » en Algérie. Je tiens à lui rendre hommage aujourd'hui car ses positions thérapeutiques étaient très difficiles à tenir. Sa mort tragique est une conséquence des prises de position contre l'obscurantisme.
Par la suite, j'ai bénéficié d'autres apports au cours des formations en particulier celle que j'ai réalisée entre 1979 et 1981 à Bordeaux. Le professeur Blanc et son équipe m'ont permis de poursuivre ma recherche sur la thérapie psychomotrice.
J'ai continué à travailler avec les collaborateurs de Jean Bergès concernant la relaxation thérapeutique, de Michel Sapir en 93 et 94 pour me permettre d'être plus à l'aise lorsque je recevais des adultes.
Cela fait maintenant plus de 35 ans que je reçois des enfants, des adolescents, des adultes présentant des pathologies très diverses.
Depuis mon installation en libéral en 1985, j'ai pu diversifier mon travail et cette installation m'amène aujourd'hui à vous demander la reconnaissance de ma pratique psychothérapique.
Pour vous citer deux exemples de ce travail psychothérapique, j'ai eu énormément de plaisir dernièrement de revoir Sébastien qui était là pour servir dans un restaurant albigeois : il est venu me saluer et au cours du repas, j'ai pu observer ce jeune adulte à l'aise dans son travail. Lorsque je l'avais reçu à trois ans, lors de cette première séance, il s'était dirigé vers le miroir pour se balancer continuellement en rythmant ses balancements par des stéréotypies verbales. Le travail réalisé durant 12 ans, avec des pauses thérapeutiques, lui a permis d'apprendre un métier et de me surprendre lors de cette rencontre.
Un autre exemple : un accident de la circulation entraîne un poly-traumatisme important pour cet homme de 25 ans. Des douleurs invalidantes entraînent des difficultés pour tous les déplacements. C'est en permettant de retrouver des souvenirs, effacés de sa conscience par la perte de connaissance et un coma durant plusieurs jours, concernant le choc frontal avec le camion que ces douleurs invalidantes ont pu disparaître. En permettant ainsi aux souvenirs traumatiques de se libérer, les tensions corporelles intenses qui entraînaient ces douleurs pouvaient également se libérer : cette hypertension de tout le corps qui avait permis la survie au moment du choc devait être totalement libérée pour permettre de se déplacer sans ces douleurs invalidantes (marcher, se déplacer, c'était aussi mettre sa vie en danger)
Que ce soit dans l'abord psychomoteur avec les enfants qui souffrent de troubles psychopathologiques importants, dans l'aide auprès d'adolescents en quête d'identité, d'adultes présentant des troubles psychosomatiques divers variés et importants, j'exerce une action psychothérapique avec un abord corporel, privilégiant toujours l'unité corps esprit.
Ce métier, la psychothérapie que je pratique, je ne l'ai pas apprise, mais découverte jour après jour et je continue à découvrir et à enrichir ma pratique par l'écoute et l'ouverture permanente.
Mes compétences :
Relation d'aide
Sophrologie
Gestion du stress
Prematurité