Plutôt que de me présenter, je préfère laisser les autre le faire... bien mieux que moi!
article dans "Le mag" n° 12
Quimper, Octobre 2010
Les Carnets
Portrait
Camille Bodériou
Une autre vision du jardin
Elle a la fougue de la jeunesse et déjà la sagesse de l’expérience. Camille Bodériou a grandi dans un jardin provençal. Des « paysages vivants » qu’elle crée se dégage une harmonie en lien avec la personnalité de chacun et avec la Nature, qu’elle respecte infiniment. Artisane, artiste, conseillère, l’éco-paysagiste porte un regard confiant sur le monde.
De la Provence à la Cornouaille : pourquoi ce chemin ?
C’est le chemin de l’amour… À Avignon, chez ma grand-mère, partout il y avait des fleurs, des fruits, des légumes. Cela m’a imprégnée jusqu’à orienter mes études vers l’aménagement paysager. En 2006, ma rencontre avec le Finistérien Olivier Bodériou, écopaysagiste et expert feng-shui depuis de longues années, m’a fait mettre le cap sur son pays, son climat, que j’ai immédiatement adoptés ! Est-ce que vous vous rendez compte qu’ici tout pousse à peu près tout seul ? Un vrai régal, quelle diversité par rapport à l’aridité du Midi.
De quelle manière une mère de famille de 24 ans gère-t-elle une entreprise ?
Avec passion ! Paysages Vivants est une SARL qui a démarré en février 2008. J’en suis la gérante et Olivier, mon mari, est mon collaborateur. Elle est domiciliée à la pépinière d’entreprises de Quimper Communauté, où je trouve du soutien et des conseils. L’association Entreprendre au Féminin m’apporte également beaucoup, c’est un réseau fort, coopératif, de femmes actives : essentiel, car mon métier est encore très masculin… et sur les chantiers, parfois ma présence surprend : non, je ne me contente pas de planter des fleurs d’agrément !
Comment expliquez-vous le succès des jardins écologiques ?
Les gens ont de plus en plus besoin d’avoir un lien avec la terre, cela apaise, rassure. Le temps qu’ils passent à « travailler » dans leur jardin a du sens, pour eux-mêmes et pour l’avenir. Le jardin écologique à mes yeux comporte cette part de rêve, tout en étant pratique, esthétique et, pourquoi pas, productif. Plantes potagères, arbres fruitiers, voilà du durable. Des herbes folles ? À chacun son niveau de tolérance. Sauvage et soigné ne sont pas incompatibles. Sur 200 m², on peut imaginer un univers, un simple mur végétalisé suffit parfois pour générer une ambiance zen.
Votre démarche est globale, elle prend en compte le lieu, les éléments et l’humain…
Une étude feng-shui et paysagère intègre toutes les forces. Tout d’abord il y a le plaisir de la rencontre avec les gens, la confiance s’installe, je les aide à faire naître leurs projets. Ensuite je dessine, toujours à la main ; puis je fais réaliser le jardin par des entreprises locales. Si on prévoit bien les choses, après, cela demande peu d’entretien.
Les jardins de la ville de Quimper vous inspirent, pourquoi ?
Tout d’abord, Quimper est une ville exceptionnelle, harmonieuse ; les étudiants qui séjournent chez nous, russes, australiens ou suédois, nous le répètent. Et le travail réalisé par le service des espaces verts sur les espaces publics, les ronds-points, m’épate par sa créativité, je prends souvent exemple sur ses réalisations, sur ses exigences en gestion différenciée – laquelle n’est pas du laisser-aller : elle fonctionne avec la nature au lieu d’aller contre elle, et c’est bien ainsi que je conçois mon travail.
Les gens ont de plus en plus besoin d’avoir un lien avec la terre, cela apaise, rassure.
Mes compétences :
Conception
Paysagiste
Artiste
Écologie
DAO
CAO
Camille est aussi un ...logiciel d'équitation !!!