SAINTES
Au commencement, ce pressentiment, c'était de renaître dont il devait s'agir.
Aujourd'hui, je confirme contente que le yoga a bien agi une voie de renaissance en conscience.
Plus que cela, cette rencontre merveilleuse a rétabli le dialogue entre la personnalité extérieure et la nature profonde, le yoga a réveillé la source originale et restauré le souffle vital de l'élan créateur.
"Comme le paysan rompt la digue qui empêche l'eau de couler sur ses terres, , l'élimination des obstacles est à l'origine de toute transformation" Patanjali 3è Sutra du Chapitre iv.
La relaxation puis l'installation progressive dans Shavasana autorise l'abandon de soi. Par la réunification de l'être dispersé qu'il opère, le yoga ouvre au pardon. La transmission des préparations préliminaires à la séance de yoga et leurs répétitions favorisent l'ouverture à ce désir de vivre et à cet état de grâce.
Les balbutiements de cet éveil à une nature essentielle me renvoient naturellement à cette "intelligence du coeur" chère au yoga. La posture de l'arbre est ce réveil tranquille de l'enfant endormi qui retrouve l'équilibre de son arbre intérieur.
Des fils invisibles des Yoga Sutras au poème épique de la Bhagavad-Gita, j'écoute à coeur ouvert la parole vivante dans le ressenti de ce qui est respiré et de de ce qui est inspiré, la vie dans ses moindres pulsations et j'écris. J'écris au bord de la poésie dans ce que l'écriture poétique participe de l'inconnu, nous révélant à " la merveille de notre être intérieur".
La poésie serait la mémoire de cette présence au monde et la tentative pour la reconstituer.
J'entre en haïku comme en yoga, le coeur accordé aux partitions communes de l'un et de l'autre, je m'en remets à l'un et à l'autre. Je fais une expérience de la vérité et m'engage sur la voie du rythme, dans l'accueil de mon propre rythme.
Ce retour au sujet. Laisser faire! Être au monde, enfin, le dire.
C'est là peut-être l'allégorie de la liberté...