Pourquoi rédiger une thèse sur l'histoire des artisan(e)s-commerçant(e)s?
A l’heure où la question du maintien, voire de la réimplantation, du commerce de
proximité dans les zones rurales est une question qui mobilise les collectivités territoriales et
les habitants de ces territoires, une étude sur le travail et la vie des artisans-commerçants
ruraux au XXe siècle éclairera les conditions de leur pérennisation, ou bien souvent, de leurs
faillites. Ces femmes et ces hommes n’ont eu de cesse de s’adapter aux évolutions des
habitudes de consommations de leur clientèle, aux progrès technologiques et à la concurrence
grandissante des grandes surfaces pour conserver leur place dans le paysage commercial
français. Ainsi les facteurs de flexibilité de la petite entreprise, de disponibilité auprès de la
clientèle, de multiplication des services proposés, etc., ont permis le développement d’une
véritable sociabilité au sein des ateliers ou des boutiques contribuant de fait pleinement à la
vie des villages. Etudier cette catégorie socio-professionnelle c’est aussi mettre le travail des
hommes et des femmes en parallèle. En effet, l’entraide familiale souvent mise en place dans
ces petits établissements, permet d’y dresser un état des lieux du rôle joué par chaque sexe.
Une certaine égalité professionnelle peut ainsi être mise en avant chez ces artisans-
commerçants à travers des interchangeabilités de tâches, des activités mises en parallèles et
associées, des prises de décisions communes, etc. Ces questions sont plus que jamais au cœur
des politiques et des débats menés dans notre société. Elles construisent en effet la place qui y
est accordée à chaque individu.
Consacrer une étude à l’histoire des petits artisans-commerçants ruraux interroge donc
de nombreux aspects économiques mais également sociaux du travail en France.